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L’ère de la Seconde Guerre mondiale : Exploration de l’évolution des transports collectifs


Published mai 2, 2024.

Alors que le Canada sortait de la Grande Dépression et entrait dans la Seconde Guerre mondiale, le transport urbain évoluait considérablement dans un contexte de difficultés économiques et de conflit mondial. L’ACTU a continué à jouer un rôle crucial dans le façonnement du paysage des transports du pays.

Dans les années 1930, les Chemins de fer nationaux du Canada sont confrontés à un défi unique : les trains ont besoin de cheminées plus courtes pour naviguer dans les tunnels, mais la hauteur réduite nuit à la visibilité des mécaniciens à grande vitesse. Pour répondre aux préoccupations en matière de sécurité, les trains roulaient moins vite et les passagers se plaignaient de la lenteur des trajets. Le CNR s’est alors tourné vers le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) pour trouver une solution.

Exploitant la puissance de ses nouvelles souffleries, le CNRC a testé des modèles aérodynamiques de trains existants et a proposé d’autres conceptions. Le résultat ? En 1936, l’élégante locomotive 6400 était prête à rouler en toute sécurité sur les chemins de fer canadiens. Ses débuts à l’exposition universelle de 1939 à New York lui ont valu une célébrité instantanée, et des locomotives à son effigie sont apparues sur les voies ferrées du monde entier pendant des dizaines d’années.

Entre-temps, le ministre des chemins de fer, Clarence Decatur Howe, s’est lancé dans une mission visant à réformer le système de transport du Canada. La loi sur les transports de 1936 crée le premier ministère fédéral des Transports sous la direction de Howe, jetant ainsi les bases d’une gouvernance moderne des transports. En 1938, la création de la Commission des transports renforce encore ces réformes.

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 a apporté de nouveaux défis, mais malgré les bouleversements de la guerre, l’industrie des transports du Canada a prospéré alors que la demande de logistique de guerre augmentait.

En 1942, alors que les activités de guerre s’intensifient, la demande de transport augmente dans tous les secteurs. Les approvisionnements en caoutchouc naturel étant interrompus et les livraisons d’essence réduites, l’utilisation de l’automobile diminue sensiblement et le recours aux transports de masse s’accroît en conséquence. À tel point que l’industrie s’est trouvée confrontée au problème écrasant de la surpopulation. Cette évolution a attiré l’attention du public sur le secteur des transports collectifs, qui a reconnu le rôle essentiel des transports collectifs. L’ACTU, qui s’appelait alors l’Association canadienne des transports publics (ACTP), a suscité la reconnaissance officielle et la mise en œuvre de mesures d’aide telles que l’échelonnement des heures de travail et la gestion des embouteillages.

En juin 1942, l’ACTU a tenu sa 38e assemblée annuelle à l’hôtel Royal York de Toronto, où notre association s’est réunie pour souligner le rôle des transports publics dans le soutien à la production de guerre.

Reconnaissant que le transport collectif est une industrie de guerre essentielle pour vaincre les puissances de l’Axe, l’ACTU insiste sur la nécessité d’une exploitation efficace des transports collectifs dans un contexte de contraintes de fabrication et de surpopulation.

Le comité de publicité et de vente publie la citation suivante dans le rapport annuel présenté lors de la 38e assemblée annuelle.

« Lorsque nous entendrons à nouveau ces mots prophétiques « Cessez-le-feu ! » et que le dernier écho s’éteindra dans le monde entier – lorsque l’industrie passera des productions de guerre aux productions de temps de paix, il faudra faire beaucoup pour conserver les clients. Nous devons être prêts à utiliser tout ce que nous avons pour maintenir notre commerce, mais la publicité seule ne suffit pas ».

À cette époque, les pratiques de formation et d’embauche dans les transports collectifs s’adaptent aux exigences de la main-d’œuvre. De nouvelles directives sont mises en œuvre, notamment la prise en compte des hommes de moins de 35 ans uniquement s’ils disposent d’un document de rejet de l’armée. Les exigences en matière de taille et de poids ont également été ajustées afin d’accueillir un plus grand nombre de candidats. La taille minimale est ramenée de 5’6 à 5’5 et le poids minimal à 135 livres.

Le ministère des transports de guerre et le ministère du Travail et du Service national du gouvernement britannique ont lancé une campagne de sensibilisation aux difficultés rencontrées par les travailleurs de guerre aux heures de pointe. Des graphiques accrocheurs ont été conçus pour encourager le public à éviter d’utiliser les transports collectifs aux heures de pointe, afin d’atténuer la surpopulation et de permettre aux travailleurs de la guerre de se rendre à leur travail et d’en revenir sans stress supplémentaire. La campagne visait à susciter un sentiment de responsabilité publique à l’égard de ceux qui jouent un rôle essentiel dans les efforts de guerre du Canada.

 

Image 1 : Campagne « Les travailleurs de guerre d’abord » tirée du 38e rapport annuel des comités de l’Association canadienne du transport collectif.

 

En juin 1943, lors de la 39e assemblée annuelle tenue à l’hôtel Mont-Royal à Montréal, les dirigeants du transport collectif ont continué d’insister sur le rôle crucial du transport collectif dans le soutien aux travailleurs de guerre. Ils ont souligné l’importance de l’appui du gouvernement pour donner la priorité aux besoins de transport de ceux qui contribuent à l’effort de guerre. L’ACTU a recommandé d’approcher le ministère des Munitions et des Approvisionnements pour qu’il se penche sur la question urgente du transport efficace des travailleurs du secteur des munitions. Cet appel à l’action soulignait la responsabilité collective de veiller à ce que les travailleurs essentiels puissent se rendre à leur travail et en revenir facilement en temps de guerre.

À la fin de la guerre, en 1945, la plupart des réseaux de transport public au Canada avaient besoin d’investissements importants pour remédier au vieillissement de l’infrastructure. La baisse de la demande de transport public, accompagnée de l’essor de l’automobile, a incité les villes canadiennes à remplacer les anciens services de tramway par des trolleybus et des autobus modernes. Toronto a toutefois choisi de conserver ses tramways, ouvrant ainsi la voie à de futures innovations en matière de transports collectifs.

Malgré les défis de la guerre, le secteur des transports du Canada en est sorti plus fort et plus résistant, jetant les bases des progrès futurs dans le domaine des transports publics et de la mobilité urbaine. Alors que le pays passait en temps de paix, les leçons tirées des initiatives de transport en temps de guerre ont continué à façonner l’évolution de l’infrastructure de transport du Canada pour les décennies à venir.